La Carte géographique est un petit papillon de la forêt d’Orléans, une vraie énigme à lui tout seul. Le grand Linné lui-même en avait fait deux espèces, c’est pour dire. Le dimorphismeensemble des différences entre les individus d'une même espèce. saisonnier de la carte géographique est surprenant, et qui ne sait pas, se trompe. Forme de printemps, levana, et forme d’été, prorsa, pour des générations d’époques différentes. Ces variations saisonnières existent chez des Nymphalidae africain comme le Precis octavia. Plus petit Nymphalidae d’Europe, son binôme scientifique est Araschnia levana, Araschnia pour le dessous de ses ailes dont les nervures blanches ressemblent aux toiles des Arachnides ? Mais pour beaucoup, cet entrelacement s’apparente à un réseau routier vu de haut, d’où le nom français de Carte géographique. Pour compliquer la chose, il lui arrive en été de présenter un mélange des deux formes, la forme Porima, qui reste rare. Avec ses trente-cinq millimètres d’envergure environ, ce papillon est très actif en lisière de forêt et les fleurs des jardins sont souvent visitées surtout si les orties, plante hôte des chenilles, ont le droit d’y pousser. Autre énigme, mise en évidence par les scientifiques d’après leurs relevés de présence, il est le seul Nymphalidae à agrandir son territoire au Nord et au Sud de l’Europe en même temps. Fait assez rare pour être signalé, car bien souvent une réduction du territoire ou un glissement de celui-ci vers le Nord est la norme chez les lépidoptères. Pourtant, les pesticides et la lutte contre les orties portent atteinte à la vie des chenilles et le fauchage excessif supprime beaucoup de chrysalides. Pour profiter de cette belle Vanesse et de ses cousins, plantez quelques orties et admirez, à l’été, le ballet des papillons sur vos fleurs.
CLASSIFICATION
- Règne : Animalia
- Division : Arthropoda
- Classe : Insecta
- Ordre : Lepidoptera
- Famille : Nymphalidae
- Genre : Araschnia
- Espèce : levana
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Araschnia levana, La Carte géographique.
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Araschnia levana forme levana, papillon de printemps issu d’une chrysalide ayant passé l’hiver. Le 26 mai 2012.
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Le même, le dessous des ailes ne diffère pas entre les formes levana et prorsa. Sur cette photo, le papillon repose sur quatre pattes, les deux premières sont atrophiées, signe des Nymphalidae.
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Ici la forme estivale, Araschnia levana forme prorsa. La différence entre les deux formes serait liée à la longueur des jours et à la température de l’exposition des chrysalides, à confirmer sûrement.
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Même individu que le précédent, difficile de savoir qu’il s’agit d’une forme prorsa quand les ailes sont repliées. Fin juillet sur de l’Origan vulgaire, plante très appréciée par la Carte géographique.
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Les deux formes les plus courantes de la Carte géographique. Difficile d’y voir la même espèce.
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La chenille, 22 mm maximum, ici au dernier stade. On voit les cornes céphaliques, les petits points blancs sur le corps et les épines dites « en fer barbelé ».
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Une chenille plus noire sur sa plante hôte préférée, l’Ortie. Les cornes céphaliques caractéristiques sont plus visibles.
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La dernière mue est souvent collée à côté de la chrysalide. La chenille est suspendue tête en bas.
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Une chrysalide vue de côté, suspendue sous les feuilles d’ortie. Ici en élevage, dans la nature les chenilles qui se dispersent au dernier stade peuvent se réfugier dans les arbustes pour fixer leur chrysalide.
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Une chrysalide suspendue attend le printemps, j’espère vous montrer l’envol d’une jolie Vanesse.
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Ici Araschnia levana forme porima. Une photo de Serge Wambeke à Lambersat dans le Nord en 2005. Merci à lui pour sa collaboration.
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Autre photo de Serge Wambeke, une ponte typique en colonnes sous les feuilles de la plante hôte des chenilles (Ortie). Les oeufs sont collés bout à bout. L’incubation dure une dizaine de jours.
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Et voici les trois formes représentées sur ce montage photo.
1 comment
daniel says:
Sep 6, 2017
Superbe étude, si bien illustrée!
Bravo
Daniel
http://macrophotoplaisirpassion.blogspot.fr/