Aujourd’hui 12 février, que trouve-t-on à l’éphéméride ?  Ste Eulalie et le dicton qui va bien avec, « Si le soleil luit pour Sainte-Eulalie, Pommes et cidre à la folie ». Alors là, c’est sûr, nous n’allons pas attraper la « fouère » en octobre, vu qu’il tombe tant d’eau qu’une grenouille y perdrait ses petits. Bon,  Eulalie vient du grec ellalia, signifiant « belle parole », et je vous laisse faire le lien. Alors la pluie étant bénéfique aux souvenirs, je vais vous parler d’une araignée amoureuse de beau temps, surtout en forêt d’Orléans. Araignée méridionale, elle colonise les régions septentrionales depuis le milieu du vingtième siècle. Selon les goûts, c’est la plus belle des araignées de la forêt d’Orléans, sûrement la plus impressionnante par la taille et son habitus. Je ne l’ai rencontrée que les années chaudes sans la chercher, nul doute que les prairies naturelles et les espaces humanisés sont ses repaires estivaux. Argiope bruennichi pour la nommer scientifiquement, ne pose pas de problème d’identification. Son nom vernaculaire reflète sa ressemblance avec cet hyménoptère. L’Epeire frelon est une araignée orbitèle, sa toile a la particularité de posséder un ruban de soie nacrée vertical en zig-zag, dont l’utilité n’est qu’hypothétique. Ce  stabilimentum  caractéristique n’a pas encore livré tous ses secrets. Sur la toile, seule la femelle est visible, le mâle beaucoup plus petit ne vient que pour la copulation. Trois à quatre fois plus petit que la femelle, il subira dans la majorité des cas, le cannibalisme sexuel de celle-ci, qui pratique aussi la polyandrie. Le corps de la femelle mesure de quinze à vingt millimètres de long, ce qui en fait une des plus grandes araignées orbitèles de la forêt d’Orléans. La confusion avec une autre espèce est impossible. Sa toile, construite sur un plan vertical, est toujours dans la végétation basse. C’est là que sauterelles, criquets, insectes de la strate herbacée seront piégés sans pitié. Comme beaucoup de membres de sa famille, l’Epeire frelon chasse sur sa toile. Positionnée la tête en bas au centre de la toile, elle fera prisonniers dans une cagoule de soie, tous les imprudents après une morsure fatale. Il ne restera plus à cette chasseresse qu’à choisir l’heure de son festin. Trois à quatre sauterelles lui serviront de repas journaliers. Le cycle de vie de l’Epeire frelon est annuel. En fin d’été ou d’automne, suivant les régions, la femelle construit un nid de soie où sont déposées plusieurs centaines d’œufs. Ainsi à l’abri de la période hivernale, les œufs donneront naissance au printemps à de nouvelles araignées qui, portées par leur fil de soie, partiront à la conquête de la forêt d’Orléans.

CLASSIFICATION

  • Règne          : Animalia
  • Division      : Arthropoda
  • Classe           : Arachnida
  • Ordre            : Araneae
  • Famille         : Araneidae
  • Genre            : Argiope
  • Espèce          : bruennichi